
Alors que l’ancien Plan de Protection contre les Risques d’Inondation (PPRI) de 2001 affirmait que le risque d’inondation dans le val de Tours était faible, celui en cours de révision (finalisation en 2016) le juge fort à très fort. En 2001 la digue du Canal (le long de l’autoroute) aurait contribué à « sanctuariser » le val de Tours, en 2016 elle serait devenue « inutile et dangereuse ». Chaque Tourangeau peut pourtant se rendre compte que l’ouvrage n’a pas changé, ce qui est confirmé par la visite technique de 2011, qui le juge « très peu dégradé ».
La vérité est évidemment plus nuancée et se situe entre ces deux opinions extrêmes, celle de Jean Royer et Jean Germain avant 2012, celle de Serge Babary après 2013. En cas d’inondation exceptionnelle (comparable à 1856), approchant les 52 mètres au-dessus du niveau de la mer, un risque de brèche existe, concomitant avec une surverse possible sur le Cher. S’y ajoute un risque de brèche de la digue de la Loire en aval de la digue (vers le pont Mirabeau), l’ouvrage protégeant alors St Pierre des Corps et ses trois sites Sévéso. Ramené à l’échelle d’un siècle, ce risque n’est pas faible, et le danger est d’autant plus fort que l’on se trouve à proximité d’une brèche.
Inversement, se baser sur le seul cas des inondations exceptionnelles pour estimer l’ouvrage inutile ne repose sur aucune base technique validée. Une analyse de l’étude de dangers de 2013 montre même qu’à 50 m de hauteur d’eau la digue stopperait les inondations, qu’elles viennent d’amont ou d’aval.
Dans l’avant-projet de PPRI actuellement proposé à concertation, l’Etat veut supprimer la digue du canal, non pas physiquement sur toute sa longueur (au moins à court terme), mais en ôtant sa protection juridique (le classement) afin d’y effectuer des trouées pour que l’eau puisse circuler sans entrave (« mise en transparence »), creusant donc jusqu’à 47 ou 48 m, comme le montre un schéma d’un « atelier national » de 2014 et le projet gagnant du concours « Ouvrir les passages » de 2015. Et aussi une sortie d’autoroute au centre commercial des Atlantes, etc.
Dans ces conditions, un inondation de type « moyenne », à 50 mètres de hauteur provoquerait une inondation d’une vaste zone de plus de 100.000 habitants, avec des hauteurs d’eau allant jusqu’à trois mètres (quartiers Velpeau et Beaujardin ). Disons-le sans détour, ce déclassement est déraisonnable, car il met en danger les biens et les personnes de tout le val de Tours. L’AQUAVIT vient d’envoyer à Mme la Ministre de l’Ecologie une lettre ouverte (http://aquavit37.fr/2015digue/ministre.html), dénonçant ce désengagement brutal de l’Etat de ses fonctions régaliennes au mépris de son rôle de protection des populations.
L’AQUAVIT invite les citoyens à s’informer et à exprimer leur désapprobation.
S’informer : sur notre site http://aquavit37.fr/2015digue ou lors d’une « promenade » le long de la digue : rendez-vous les mercredi 18 h, samedi 14 h, du 2 au 12 mars au pont du Milieu.
Exprimer sa désapprobation : en écrivant à la préfecture par courrier postal ou à pref-ppri-tours-luynes@indre-et-loire.gouv.fr (éventuellement au maire de Tours qui, au nom de tous les Tourangeaux, a approuvé le déclassement
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