Le Réseau Education sans frontières d’Indre-et-Loire (RESF) et le Comité de soutien aux demandeurs d’asile (CSDASP) communiquent :
Le Conseil des ministres vient de sanctionner Paul Girod de Langlade, ancien Préfet, en décidant de le placer "hors cadre"- autrement dit, il a été révoqué de son poste. Cette décision, qui intervient après la condamnation du Préfet à 2000 euros d’amende pour "provocation à la discrimination à raison de l’origine", appelle de notre part 4 séries de remarques :
1°/ Le Préfet n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 2002, il avait tenu des propos racistes et xénophobes à l’égard de la communauté tzigane. Nous nous étonnons qu’il ait fallu 5 ans, et récidive, pour que le gouvernement mette fin aux activités d’un fonctionnaire dont les propos réitérés portent atteintes à la dignité de personnes déjà victimes d’exactions racistes.

2°/ A l’audience, et encore le 26 septembre à l’occasion de ses "adieux", M.
Paul Girod de Langlade, loin de faire amende honorable, se félicitait d’avoir tenu ces propos discriminatoires et infâmants à l’égard de toute une communauté.
Loin de susciter la réprobation, cette persistance dans le délit a reçu le soutien de la plus haute autorité du département, Monsieur Marc Pommereau, et celle de M. Novelli, membre du gouvernement. Pour ces messieurs, il y a trop de Tziganes dans le département. Mesure-t-on l’exacte portée de ces assertions ? Il s’agit ni plus ni moins que de dire qu’il y a sur notre territoire des humains en trop - et que ces indésirables le sont à raison de leur origine .Ces gens savent-ils jusqu’à quelles extrémités, jusqu’à quelles horreurs, mènent ces propos qu’ils osent qualifier de "vérité" ? Que penser des affirmations de Maître Domenach, avocat de l’ex-Préfet, qui déclare dans la Nouvelle République du 22 septembre 2007 : "On parle de provocation à la discrimination envers une communauté ; la question est de savoir si les gens du voyage forment une communauté." Est-ce à dire que l’on serait autorisé à diffamer, par exemple, les avocats, au motif qu’ils ne sont pas une communauté ?

3°/ Ces indignes convergences de pensée - et d’arrière pensée - sont aujourd’hui rendues possibles, pensables et énonçables en raison d’un climat idéologique et politique délibérément entretenu par nos responsables politiques, qui depuis des années, à coup de lois, de réglements et de décisions arbitraires, restreignent les droits des étrangers dans notre pays, les pourchassent, les terrorisent, les expulsent à tour de bras, avec les conséquences que l’on sait (4 défenestrations en moins de 2 mois selon le quotidien Libération du 21 septembre 2007), et les conséquences qu’on ne sait pas (familles remises entre les mains de leurs persécuteurs, ou renvoyées à leur désespérante misère.)
4°/ Sans préjuger à l’avance de ce que seront les choix et les décisions du nouveau Préfet, nous savons que le combat pour faire respecter les droits, la dignité et l’humanité des migrants dans le département sera rude, car les décisions préfectorales s’inscrivent dans le cadre des objectifs chiffrés d’expulsion fixés par le Ministre de l’immigration, et qu’en Eure-et-Loir, le département d’où vient le nouveau représentant de l’Etat, les quotas d’expulsion semblent avoir été tenus."
Contact RESF37 :
Patrick BOURBON
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Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers
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