
Et c’est parti pour le cirque électoral a déployé son chapiteau pour plusieurs semaines. Paillettes et promesses vous éblouiront sur fond occulté de démocratie en perdition. Comment résister ?
La démocratie représentative devait permettre pensait-on de représenter le peuple à travers
ses élus. Née à peu près en même temps que la civilisation du Capital dont elle a subi
l¹influence et les contraintes, cette "démocratie" n’a que partiellement répondu aux espoirs mis en elle. Aujourd’hui, il faut toute la sophistication et la force du matraquage médiatique pour cacher le fait que « nos » élus ne sont, pour la plupart, que des marionnettes dépendantes des grandes puissances financières et industrielles (G. W. Bush en est un bel exemple ; on pourrait citer aussi Berlusconi ou le nouveau maire de New York. Partout, ce type d’élus devient courant).
Marionnettes enthousiastes et directes quand elles endossent l’accoutrement libéral, résignées et sournoises quand elles adoptent un déguisement socialiste, elles ne sont vraiment tolérées par le système que dans la mesure où elles acceptent d’amuser la galerie tout en organisant discrètement un détournement des richesses au profit des puissants. Elles ont abandonné aux forces du Capital des pouvoirs essentiels.
Notamment aux niveaux décisifs de la gouvernance européenne et mondiale où le fonctionnement est plus proche de l’Ancien régime que de la démocratie. Ainsi, « nos » élus ont renoncé à tout contrôle sur la BCE (Banque centrale européenne).
Abstention ? Vote blanc ? Vote révolutionnaire ?
A quelques exceptions près, l’abstention est plutôt un symptôme de désintérêt ou de passivité, voire d’acceptation de l’ordre des choses. S’abstenir c’est courir le risque d’être assimilé à ceux qui se taisent au moment où il faut fermement dire non. Si le vote blanc revêt plus nettement la forme d¹un refus, c’est un refus qui reste néanmoins timidement implicite.
Voter LO, LCR ou PT ? C’est déjà plus défendable dans la mesure où ces groupes mettent à leur programme la nécessaire subversion du système et affirment, non sans raison, qu’un bon score en leur faveur ne serait pas sans conséquences.
Certes, mais voter pour ces groupes c’est aussi favoriser une captation de pouvoir par des appareils qui pourrait freiner le développement d’un indispensable mouvement social. Si les propositions de LO, LCR ou PT sont souvent intéressantes, il serait illusoire et dangereux de
leur en confier la réalisation.
De toute façon, ils ne seront plus présents au second tour. Et ils ne semblent pas avoir l’intention, cette fois, de reporter le pouvoir capté sur des candidats qui resteront en piste.
Vont-ils prôner alors l’abstention ou le vote nul ?!
Un vote nul politique !
Comme l’Histoire l’a montré, seul un puissant mouvement de révolte peut être à l’origine de progrès décisifs, pas les élections. Ou il y aura un 5e tour social, ou la régression va s’amplifier. C¹est la nécessité de cette révolte massive qu¹il faut affirmer en votant nul. Mais en choisissant un vote nul politique, au plein sens du terme : offrez-vous un brin de démocratie directe en exprimant clairement sur votre bulletin de vote une revendication de maîtrise et de partage des richesses créées.
Contribuez au 5e tour avant même le 1er : faites connaître cette proposition de vote nul. Expliquez à ceux qui s’apprêtent à voter pour « le moins mauvais » des candidats au deuxième tour, qu’involontairement ils vont légitimer les mauvais coups à venir (et il en pleuvra, après les élections). Bref, faites l¹éloge de toutes ces petites initiatives (réellement) citoyennes d’où naissent les grandes révoltes.
BASTA le Capital ! BASTA les marionnettes !
Rendez-nous le pouvoir ! Rendez-nous ce que nous avons créé !
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