
Si le nom de cette bataille qui se déroula dans les plaines de l’Ukraine n’évoque rien à vos souvenirs, ce n’est pas surprenant.
Elle n’a jamais été inscrite sur le livre d’Or des grandes dates de la Révolution Russe. Les Soviétiques ne pouvaient célébrer un combat remporté par une armée anarchiste tandis que les Blancs ne voulaient rappeler qu’ils avaient en cette occasion été battus par une troupe de paysans. Seuls les fidèles de Nestor Makhno ont entretenu la mémoire de cette bataille qui a marqué un tournant de la guerre civile. En obligeant l’armée blanche de Denikine en route sur Moscou, à détourner des troupes vers l’Ukraine, l’Armée révolutionnaire insurrectionnelle d’Ukraine a en effet favorisé la contre-attaque soviétique d’Orel qui a mis un terme final aux ambitions blanches de s’emparer de Moscou et d’abattre le pouvoir soviétique.
Les rouges bolchéviques remercièrent les noirs anarchistes de leur avoir sauver la peau en les trahissant, les pourchassant et les abattants comme des chiens en leur tirant dans le dos.
Les quelques survivants, dont Makhno, durent s’enfuir à travers l’Europe pour échapper à leurs bourreaux. Certains attérrirent en France, dont Samuel (Sholem) Schwartzbard qui assassinat le pogromiste Petlioura à Paris en 1926, le fameux révolutionnaire et théoricien anarchiste Voline, ou encore le Petit Père Makhno. Ce dernier, usé par une vie de lutte, de prison et de batailles, s’éteint en 1934 et demande à ce que ses cendres reposent au Père Lachaise, non loin du Mur des Fédérés, ses frères en Révolution.
Pour ne pas oublier cette victoire lumineuse et ceux qui portèrent il y a à peine 100 ans l’espoir d’un monde plus humain, plus juste, plus libre,
Parce que certains – en Ukraine – projettent de rapatrier les cendres de Makhno pour en faire une attraction à touriste,
Pour la Révolution et pour l’Anarchie, mère de la victoire,
Nous invitons les amis de Makhno et de la liberté à se souvenir de la victoire de Peregonovka.
Les amis de Nestor MAKHNO de Paris