
De 2000 à 2006, un collectif libertaire s’est constitué à Tours. Regroupant une vingtaine de personnes, il a organisé des débats, des manifestations et publié trente numéros de son journal « Libertaires » de novembre 2002 à juin 2006.
Cette même année 2006, un de ses militants (C.R) frappe à plusieurs reprises (coups de pied) son ex-compagne lors d’une dispute liée à leur séparation.
Le collectif libertaire se réunit suite à ce déplorable événement lors d’une assemblée générale regroupant une douzaine de personnes. Elle décide à l’unanimité, après avoir entendu les deux parties, d’exclure le militant violent considérant que ce genre de comportement est incompatible avec le fait d’appartenir à un collectif libertaire et, plus largement, à toute organisation progressiste.
Tout cela bien avant le mouvement « Me Too » et toutes ses déclinaisons locales, nationales ou internationales.
En 2013, un couple de militants du NPA se déchire, dans tous les sens du terme. Entre un tee shirt réduit en charpie par l’une et les coups échangés mutuellement, on atteint le summum du pathétique.
Photo à l’appui (dans laquelle on constate le visage tuméfié de la militante), le NPA est alors interpellé pour « gérer cette affaire », Des « auditions » se tiennent, des avis sont échangés et... il ne se passe rien !
Pourtant, la gravité des faits est patente et une preuve formelle (la photo) existe mais l’organisation préfère en rester là.
Le couple énervé s’est depuis rabiboché, a quitté le NPA pour rejoindre le groupuscule de Clémentine Autain, « Ensemble », Il fréquente assidûment les couloirs de la mairie écologiste de Tours où ils exercent même des responsabilités (officielles et officieuses).
Au moment où une gifle d’un responsable national de la France Insoumise déclenche la polémique que l’on connaît, on ne peut rester que dubitatif sur le silence imposé à l’époque (et qui se poursuit aujourd’hui) alors qu’il est question de violences graves qui auraient du atterrir au pénal. Quelque soient les motifs avancés à l’époque (partage des responsabilités, climat passionnel entre les deux protagonistes, etc,), ce silence est délétère.
C’est d’autant plus déplorable que, ce qui reste du NPA, est particulièrement en pointe sur les luttes féministes à Tours et sur les violences faites aux femmes en particulier.
Cela pose la question de l’hypocrisie de pratiques politiques qui, derrière de grands postulats, s’accommodent de faits inacceptables et cela souligne, une fois de plus, le caractère « clanique » de certaines organisations dont les principes affichés ne cadrent pas vraiment avec la réalité.
Eric Sionneau, ancien délégué départemental de SUD/SOLIDAIRES 37 et ancien secrétaire général de SUD/SOLIDAIRES Centre.