Mon dernier article publié dans Marianne, "L’islamisme usurpe la science", a attiré l’attention du bureau du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. On le lui a transmis. Curieux, il a parcouru plusieurs de mes écrits et visionné quelques-uns de mes passages télés (notamment le dernier sur BFMTV concernant les abayas à l’école).
J’ai alors été contacté par son secrétariat car il souhaitait me rencontrer. Intrigué, j’ai accepté volontiers. Nous avions rendez-vous hier 14 juin, dans son bureau de la Grande Mosquée. Notre échange a duré plus d’une heure. Il voulait savoir qui j’étais, comment et pourquoi j’en connaissais autant sur l’islam et surtout l’islamisme. À son tour, il me présenta quelques-uns de ses objectifs en tant que recteur et sa volonté de lutter contre l’islamisme. Nous étions d’accord sur de nombreux points, moins sur d’autres. Mais j’ai senti un homme virulemment opposé à l’islamisme et cherchant des solutions pour les neutraliser politiquement et sur le plan théologique. J’ai émis des pistes. Il m’a soumis des projets en préparation. C’est une des raisons de son souhait de me rencontrer : il voudrait savoir comment nous pourrions travailler ensemble.
Le recteur semble être un homme honnête et sincère. Son approche de l’islam est celle des progressistes. Toutefois, je reste vigilant. Il est hors de question que je sois instrumentalisé en étant un faire-valoir laïque. Il est aussi hors de question que j’accepte des compromis avec des conservateurs. Ma ligne laïque et féministe est mon phare depuis toujours. Ma lutte contre l’islamisme ne pliera pas.
Par contre, si le recteur est sincère (ce dont je ne doute pas), j’accepterai volontiers. Nous allons rester en contact. Nous verrons avec le temps comment cela évolue.
Si les quelques pâtisseries orientales posées sur la table avaient pour objectif de me corrompre, c’est réussi. Quand on me connait, on sait qu’on peut m’acheter avec l’estomac.
Et elles étaient sacrément bonnes ces pâtisseries !
Naem Bestanjii