
Il y a peu j’ai visionné un film d’Albert Dupontel « Second tour ». Sous le trait d’une fable satirique autour de la lutte pour le pouvoir suprême, il nous a plongé dans le monde qui vous est cher, celui des puissants, celui des gagnants, celui des « winners ». Celui des « forts en gueule » qui polluaient nos cours de récréation lorsque nous étions mômes. Les mêmes que l’on retrouve aujourd’hui derrière des habits d’apparats avec des manières plus policées. Quoique parfois vous vous laissiez complaisamment à aller jouer aux bravaches. Sans vraiment beaucoup de risque pour vous, reconnaissons-le, tant les services de sécurité qui vous entourent, vous assurent de tout mauvais retour de bâton...
Emmanuel Macron
Palais de l’Élysée
55 rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris, France
Mirambeau, le 28 novembre 2023,
Monsieur Le Président,
...Mais ce film d’Albert Dupontel, derrière son caractère iconoclaste, m’a permis enfin de me décider à vous écrire cette bafouille. Elle me trottait dans la tête depuis bien longtemps mais elle ne voulait pas éclore. Dès vos premières envolées « jupitérienne », vos homélies m’ont ulcéré…
En effet, monsieur Le Président, vous avez un don particulièrement développé pour énerver le petit peuple. Vos laborieuses rodomontades, traversées par moment par une poussée hystérique, ne trompent que celles et ceux qui veulent bien l’être.
Mais résumer vos facéties serait fort long et particulièrement douloureux. Entre vos renoncements à interdire l’usage du glyphosate, lequel empoissonne jour après jour nos campagnes, vos lubies totalement irréalistes à vouloir construire des mini–réacteurs nucléaires EPR (Cela allant de pair avec vos instructions de liquider l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire en la fusionnant avec l’Autorité de Sureté Nucléaire pour pouvoir l’avoir sous votre contrôle direct), votre appui lourdingue aux chasseurs et les cadeaux financiers monumentaux faits, dans une opacité certaine, à leurs fédérations, votre appui à des usines à gaz comme celle de « Médacom » qui devrait permettre à vos yeux de libérer du temps médical et réduire (à quel prix !) la rupture de la couverture de soin de nos territoires (tout en reconnaissant que le manque de médecins actuel est dû à l’incurie des gouvernements précédents qui ont tari les formations de médecins il y a quelques décennies et qui sont à l’origine du désastre généralisé actuel). Ne parlons pas de vos balbutiements diplomatiques dont les derniers en date, sur la question du conflit au moyen orient, font se désespérer plus d’un diplomate…
Et puis, faut-il s’étendre sur votre compassion avec celui qui fut une belle ordure nationale, Philippe Pétain pour son attitude durant la première guerre mondiale. Comme si les généraux de cette époque n’avaient pas été, Pétain compris, responsables de la mort de centaines de milliers de vies humaines. Envoyer au casse-pipe, en suivant des stratégies grotesques, de pauvres gars qui n’avaient rien demandé à personne, n’a rien de glorieux. Ces généraux-là ont leurs noms affichés aux frontons des avenues de nos villes… Ils devraient être honnis par la nation pour ce qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire des assassins galonnés.
Et puisque nous en sommes à évoquer, via Philippe Pétain, la fange d’extrême-droite, qu’avez-vous réussi en ce domaine ? Jamais les néo-fascistes/pro fascistes/similo fascistes/post fascistes ne se sont aussi bien portés dans notre pays. Après 8 ans de macronisme, l’extrême-droite, que vous vous étiez vanté de réduire à sa portion congrue, n’a jamais été aussi massivement représentée dans les urnes et au parlement. Pire encore, la bourgeoise Le Pen vous a servi de marchepied lors de vos deux élections présidentielles. Il faut dire qu’entre bourgeois vous savez vous rendre d’utiles services...et vos amitiés avec des journalistes d’extrême-droite comme, par exemple, Geoffroy Lejeune (vous l’aimez tellement ce Lejeune que depuis qu’il a pris en charge la rédaction du « JDD », avec l’appui d’un autre de vos amis milliardaire, Vincent Boloré, vous avez rapidement fermé vos yeux sur la consigne hypocrite que vous aviez donné à vos ministres (de ne pas répondre aux demandes d’interview émanent de ce journal vendu à l’extrême-droite). Résultat : Sabrina Agresti-Roubache, Marc fresneau, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Dominique Faure, Charlotte Caubel s’y sont vautrés. Sans doute pour faire bonne compagnie à Éric Zemmour et ses litanies pathétiques contre l’islam ? Précisons, dans la foulée, que vous les aviez largement précédés en papotant, plusieurs mois auparavant, dans le journal « Valeurs Actuelles »… dont le rédacteur en chef de l’époque n’était autre qu’un certain… Geoffroy Lejeune. Quel enfoiré aurait certainement dit le regretté Coluche !
Tout comme vos amis, les ultras riches, qui vous ont portés sur les fonds baptismaux, vous avez su leur être reconnaissant : Leurs avoirs bancaires ne se sont jamais aussi bien portés, grâce à vous et aux clones qui vous entourent. Et de ruissèlement, il n’y a que les larmes qui coulent sur les joues des naïfs qui ont l’imprudence de croire en vos royales sornettes…
Sans oublier votre blanc-seing donné aux multiples exactions policières lors des crises sociales qui ont parsemées vos deux mandats. Pour ne citer que lui, le mouvement social des gilets jaunes, réprimé brutalement avec ses dizaines de mutilés à vie et ses centaines de blessés sans compter ici ou là quelques décès… Il est vrai que pour remettre les gueux et autres claquedents à leur place rien n’est plus efficace que la manière forte.
En crevant les yeux des manifestantes et des manifestants, vous avez, Monsieur Le Président, crevé les yeux de la France…
Il me semble aussi que vous aviez affirmé, lors de vos premières foulées en tant que chef suprême de l’Etat, que plus aucun trimardeur et autre galvaudeux ne périrait lentement sur les trottoirs de nos cités… Belle fumisterie encore !
Vous me répondrez qu’il n’est pas facile de gérer un grand pays tel que la France et que, malgré votre « fulgurante intelligence », les écueils sont nombreux. Alors, vous vous êtes mis à tenter des trucs comme le grand débat, la convention citoyenne, le Conseil national de la Refondation. Autant de « bidules » dont vous n’avez, en l’occurrence, que faire. Que sont devenues les propositions de la convention citoyenne pour le climat ? Derrière vos mielleux discours, la réalité du désastre climatique ne cesse de vous rattraper. « La confiance va se conquérir » disiez-vous… Elle a une belle gueule aujourd’hui, la confiance ! Malgré vos promesses, vous avez réduit les durées et les niveaux de l’assurance chômage, vous avez allongé l’âge de départ à la retraire, vous avez supprimé le ministère des droits des femmes, vous n’avez pas réduit d’un tiers le nombre des trois assemblées constitutionnelles. Le très haut débit pour tous fin 2020 est tombé aux oubliettes, nous sommes toujours très éloignés des 50 % d’électricité d’origine solaire, éolienne et autres… Vous êtes responsable directement de la suppression de milliers de lits dans les hôpitaux publics y compris durant la crise du COVID, etc… par contre vous avez porté à plus de 400 milliards d’euros le budget de l’armée sans sourciller ! Il est vrai que la France est entourée de tellement de dangereux ennemis très belliqueux et très puissants tels que la Belgique, le Luxembourg, la Liechtenstein, la Suisse, voire Monaco ou bien les très dangereuses îles Anglo-Normandes !
Et que dire enfin, en apothéose finale, de vos amis/ collaborateurs/vassaux/lèches bottes/arrivistes notoires/fiévreux politiciens qui vous escortent et vous entourent ? Votre « sinistre » des finances, le ci-devant Bruno Lemaire déclarait sur vous, il n’y a pas si longtemps que « vous étiez une coquille vide ; c’est l’homme sans projet parce que c’est l’homme sans conviction ». Pas mal, non ? Poursuivons : du côté de François Bayrou « je ne me reconnais pas dans ce qu’Emmanuel Macron incarne ». Pour Gérald Darmanin « Monsieur Macron, c’est finalement une crise d’adolescence qu’il fait vis-à-vis de son mentor François Hollande, dans cette crise d’ado, il raconte absolument n’importe quoi en expliquant pas comment il va les financer »… Enervé votre « cynique » de l’intérieur ! Et enfin, Edouard Philippe semble vous appréciez à votre juste hauteur lorsqu’il déclare à propos de votre auguste personne : « Il s’exprime sur tout plein de choses, je me dis que c’est dommage qu’il n’est pas été ministre de l’économie juste avant parce qu’il aurait pu les faire. Ah, pardon, il était ministre de l’économie avant il ne l’a pas fait » Toutes ces informations sont véridiques et peuvent être visionnées sur les principaux médias audiovisuels…
Un véritable panier de crabes Monsieur Le Président ! Un beau spectacle, croquignolesque, plein d’arabesques foireuses, de vilénies absurdes…
Vos amis, Monsieur Le Président, je vous les laisse… Ce sont au mieux des malotrus, sombres paltoquets, dont vous aimez vous entourer dans votre « glorieuse » présidence, laquelle abime tant et tant de personnes autour de moi. Vous parvenez à porter mon dégout à des dimensions olympiques (c’est d’actualité) ! Finalement, vous êtes bien en phase avec une époque emprunte de jeunisme et de postures aux confins du ridicule par moments…
Ainsi, Monsieur Le Président, je vous laisse dans votre palais aux illusions trompeuses, tout cela est bien trop grotesque pour moi.
Je ne vous salue point…
Eric Sionneau