Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des ancien-ne-s adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS durant de trop nombreux mois. Heureusement, le site continue son chemin libertaire... Finalement, au début 2023, l’équipe de l’émission a enfin pris la décision de changer de nom.

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les cœurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Histoire de l’anarchisme
Article mis en ligne le 7 février 2025
dernière modification le 17 février 2025

par siksatnam

C’est dans un ouvrage de 500 pages que Jean Préposiet, un historien de la philosophie, s’attaque à donner un regard d’ensemble sur l’anarchisme. C’est un projet ambitieux, car, si le travail est considérable, on est frustré de parcourir la vie et l’œuvre de grands personnages en trop peu de pages cependant.

L’œuvre est exhaustive puisqu’elle s’attaque à comprendre les genèses du mouvement, à présenter ses grands théoriciens, à parler de son actualité et de tous les groupes périphériques qui peuvent, à un moment ou à un autre, côtoyer le mouvement anarchiste.
L’auteur a tendance à poser l’anarchisme comme un mode de vie avant d’être un corpus idéologique. Il est vrai que, dans le mouvement, certain théoricien ont jalousement défendu un individualisme absolu, rejetant d’avance tout postulat organisationnel.

Mais, heureusement, l’ouvrage balaye large : Thoreau, Godwin, les enragés parisiens de 1793, Stirner, Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Malatesta, Tolstoï, etc. toutes les « grandes figures » qui ont marqué le mouvement sont présentées avec un résumé de leur vie, de leur pensée économique, sociale, politique. Cela est fait sans complaisance et mené de façon suffisamment claire pour bien nous faire comprendre l’intérêt ou la faiblesse de tel ou tel positionnement. Lorsqu’il souligne la primauté de Proudhon dans la naissance de la doctrine et son influence sur la fédération Jurassienne de la première internationale, il souligne aussi les cotés sombres du personnage : misogynie et antisémitisme (chose malheureusement assez courante dans le mouvement prolétarien de l’époque).

Cet ouvrage est la réédition d’un premier réactualisé pour l’occasion. On peut lui reprocher une description du mouvement anarchiste international qui commence à dater. Ainsi, pour la France, l’importance de la CNT et, dans une moindre partie d’Alternative Libertaire, est gommée au profit d’une Fédération Anarchiste déclinante. De même on peut rester dubitatif sur les chapitres concernant l’anarcho-capitalisme et les libertaires de droite, soit une vingtaine de pages. En effet si les littératures de Lysander Spooner ou de David Friedman ont une influence aux Etats-Unis, elles sont une injure vis-à-vis du travail théorique et/ou pratique qu’ont pu accomplir de nombreux militants de l’anarchisme. De plus, elles servent de faire valoir à une clique de réactionnaires qui détruisent une à une toutes les conquêtes ouvrières. Tant qu’aux Céline, Audiard, Mallet, Aymé, je ne pense pas que ces personnages se soient souciés un tant soi peu de la cause sociale..

Disons, pour conclure, que cet ouvrage est un travail assez honnête sur un mouvement trop méconnu (et partant beaucoup trop décrié). Il permet d’aborder les grandes thématiques correctement et donne une bonne vision d’ensemble de ce qui s’est fait et de ce qui reste à faire. C’est un instrument de bonne qualité, facilement abordable, qui permet à chacun(e) de pouvoir avoir une vison globale de l’anarchisme, de sa philosophie, de ses faiblesses mais aussi de sa force.

ES.