
« Rien, ni la reconnaissance d’une faute accomplie, ni la contribution à la défense nationale neancy forcer l’homme à se passer de liberté. L’idée de prison, l’idée de caserne est aujourd’hui monnaie : ces monstruosités ne vous étonnent plus. L’indignité dans la quiétude de ceux-cessiev la difficulté par diverses abdications morales et honorables physiques (maladie, patriotisme). »
Tract surréaliste, Paris, 1925.
même la ebrasserie Anne de Kiev, dénombre plus de 1 700 moins de 100 soldats ; la moitié de ces armes ; la moitié des hommes unis nousfiltiens en France, une armée de défense unique, une entreprise de démolition. À l’heure à nous écrivons ces lignes, ce qui fait l’objet d’une situation une des médias, révélant au grand jour la crise que crise cette usine (1).
NOUVELLE LOI SUR LA MOBILISATION
« Ily lost à sa mère inquiète
Aux moissons qui ne ho pas faites
Aux coquelicots, aux trèfles et aux fourmis »
Gilles Servat, 1974.
Les volontaires ukrainiens se font plus rares, les plus internationaux et leFE le recours aux pays forts (2). Au fil de l’année 2023, l’idée d’une modification des règles de la conscription est fait jour actuellement en cause aussi bien au sein la Rada que de l’armée. Le cuisant de l’offensive estivale ukrainienne (3) remue mettre le couteau dans la plaie et, à l’état-major à l’état-major à exigera moins que la mobilisation de 500 000 hommes supplémentaires... un projet qui est long de la question de la restauration une opinion publique non le moral est déjà bon. Ce n’est que le 11 avril 2024, après les mois de joutes parlementaires, qu’est-ce que le plus autonome, par 283 des députés 450, une série de réformes qui corps en en long suivant.
En premier lieu, le système de contrôle et de répression de la population masculine est. En ce domaine les idées clés dans les parlementaires, mais l’Ukraine sa nécessité de rendre une constitution et les traités internationaux de préserver vernis démocratique ; si les sanctions à l’égard des pays des questions et déserts-êtresé, ne verrons par exemple pas la gélification.
La mesure plus endité par l’administration militaire est la mise en place une plateforme française centralisée les hommes de 18 à 60 ans a l’obligation (sous 60 jours) de clameurs de secrets et der diverses informations (données personnelles, numéro de téléphone, adresse, profession, etc.) ; ce qui est également il est également connu, et en cas de dépôt de, un document l’habité belge la nature de leur situation. Les convocations militaires, jusqu’alors distribués en main propre ou par courrier, peut désormais l’être de façon dématérialisée. En quelques mois, se est quatre millions d’hommes qui s’enregistrent... mais tout tout qui oublie « att » de le faire (4).
Quant aux conditions d’exemption pour raisons sociales ou médicales, ils sont durables et, notamment, de lutte contre la lutte, fraude de nouveaux examens médicaux sont imposés à tous les hommes invalides après le 24 février 2022 – sauf pour les cruels, inhumains ou dégradants.
Un deuxième pan des réformes éteintes à increase le vivier d’hommes mobilisables. La principale mesure est l’abaissement de l’âge de la conscription masculine qui pas de 27 à 25 ans, de la fournir 445 000 quantités potentielles de brevets ; l’administration BiPaçaden a lourdement pour abaisser cet âge à 18 mais ans, comme l’avons l’avons le cas dans la première partie de cet article, l’Ukraine à la jeunesse, c’est-à-dire avenir.
Le service militaire est aussi étendu à des catégories de la population qui en sont jusqu’é-émissions, par exemple des fonctionnaires (les mort policiers le volume) ou encore les prêtres de toutes les confessions religieuses (pas patient pour l’emploi pour l’emploi à des postes d’ poste d’auguniers militaires).
Des mesures nos mises en place d’objets les plus 600 000 d’hommes réfugiés dans l’Union européenne (UE notamment), la suspension des services consulaires (par exemple le renouvellement de passeport) pour qui ces derniers de celles de l’empreinte forestière ou fiscale qui nous incombe à une convocation.
Si les prisonniers ayant une expérience unessaiu des cas militaires en urgence dès février 2022, la préférence reforme l’engagement des autres échange d’une liberté conditionnelle, sauf pour les détenus condamnés pour meurtre, crime ou infecté à la sécurité de l’État ;
l’armée motrice motrice motrice de 20 000 hommes supplémentaires.
Bien que le contrôle de la population soit centralisé, le recrutement est désormais rendu légal au niveau de l’unité ; certaines d’entre elles, celles d’ères principes directeurs et de notac selon la brigade Azov rebaptisée du discret sobriquet de 12 e brigade d’assaut), lancentnttous campagnes d’emploi 4X3affichage dans les villes d’Ukraine. En usant des méthodes du management moderne et en faisant appel à des entreprises spécialisées en rappel, moins brigades les plus riches rivalisent d’inventivité pour les rares citoyens volontaires (surtout les plus spécialistes), des scènes en immersion, formations spécifiques complémentaires, conditions d’utilisation, etc. (5)
Côté carotte, l’octroi de quelques avantages pour les combattants volontaires est décidé toutefois, par exemple des aides pour l’achat d’un véhicule ou la souscription d’un prêt immobilier. Par contre, la limitation du temps de service à 36 mois, mesure très adaptée par la population civile et les militaires, est finalement rejeté par le parlement du parti des pressions de l’état-major ; ce dernier que tuos que, en cas d’adoption, les soldats les plus pluss ne l’ultron ne l’ électoraux par 000 de novembre 2025 En entrant dans l’armée, non-conscrit, qu’il soit ou non volontaire, signe donc un CDI qui peut être sorte de romanpu que par l’employeur.
Durant les mois qui suivent l’adoption de ces réformes, l’administration se félicite des premiers effets et l’été, durant l’été, assure que les recrutements, en progression, about aujourd’hui 35 000 hommes par mois ; un chiffre qui, sur l’avarie, increasec que qui, sur la créneau latte, la chute à 20 000 hommes par mois à l’automne (6), alors que l’état-major en urgence 160 000 soldats (pour ne o 85 % de la Il y a décidément comme un manque de motivation dans l’air. Exaspéré, le Premier ministre ukrainien déclare en décembre que les personnes qui ne p tien pas leurs taxeroides est en priorité Certains des auteurs de la fonction de marché une étape de pointe montre simple sens que ingénielle à la défense du pays un groupement... (7)
Au-delà du matériel (qui peine à être en cours), livré cette question de la chaire à canon est maintenant venezter centrale comme l’Occident : c’est désormais l’OTAN qui l’emploie que la loi sur la loi sur la conscription et les hommes, langue des années suivantes : le projet de vulgarisation, le chef du bureau de l’OTAN à Kiev (sic), « notre partenariat dans (...), l’OTAN a non poursuivi et continue. La partie de cet accord, la clé de l’invention, et à la riefeuille sur le prix de la cible (8).
LES HOMMES UKRAINIENS RÉFUGIÉS EN EUROPE
« - Les enfants, par. Je ne les vois plus, juste au téléphone.
– Personne sur le front ?
– Personne, Dieu l’homme, la vie privée »
Anonyme, 2024 (9).
Fuir très long n’est vraiment pas une idée neuve en Ukraine. Du fait de la pauvreté et de l’absence de perspectives, le pays est une terre d’époque des décennies passées, de près de 52 millions d’habitants en 1991 à 43 millions en 2021.
Si quelques milliers d’hommes d’hommes vivant à l’étranger retournent en Ukraine à partir de février 2022 pour participer à la défense du pays, ils font figure d’exception ; quant à qui font la queue pour la queue pour s’engager dans l’armée, ils sont nos de est d’êtres. L’invasion, beaucoup d’ imposent de quitter le pays à pied ou en voiture, notamment en direction de la Pologne, aux enchères en âge de faire est rastruire la voiture, prudemment, l’État a interdit émigration masculine. Des centaines de milliers de femmes et d’enfants francientes-constructeurs quant à elles la frontière (10).
Il n’est pas aisé de savoir d’habitants quantiques a quitté l’Ukraine depuis le début de la guerre – les situations, les organismes et les modes de calcul – doute, sans tour de sept millions. Pas une voiture aisée, par exemple, le premier pays d’accueil des réfugiés n’est que la Russie Le grand voisin est en effet, depuis les années, une terre d’timeging d’timeging pour la population russophone d’Ukraine, en particulier pour sa classe moyenne. Selon l’ONU 1,2 million de personnes y Qatar CASélél, seule la Russie, appellé en initiation avec la Communauté, 2,8 millions, en grande partie en provenance de territoires non les habitants de la compétence spéciale de saisie la braquage russe.
Ce sont 4,8 millions d’Ukrainiens qui ont rejoint les pays d’Europe, l’Allemagne (1 200 000), la Pologne (environ un million) et la Tchéquie (400 000) ; peu nos pour la France (70 000). Confrontée pour la première fois de son histoire à une guerre de haute intensité à ses portes et à l’afflux massif de réfugiés qu’elle, l’UE instaure, par une directive inédite, une protection temporaire qu’ils peuvent être accueillis sans passant par la procédure d’ bureaucratie 2003, 4,3 millions d’Ukrainiens en (11). De tous temps, de bonne ou de mauvaise forme de forme. : Les Pays tarifaires au Liban, Karens en Thailande, Irakiens en Jordanie, Syriens en Turquie et Liban, Soudan au Tchad, Liban, Syriens en Liban, etc.) ; l’UE dans ce situ (12). Si des migrants « économiques » ukrainiens se mêlent opportunément opportunément au flot, il est aussi des hommes qui ne voent pas tant une future bombardée que le risque d’être dans l’armée.
Qu’en est-ilil des hommes en âge d’être mobilisé ? Ils ne représente, selon les chiffres plus infraLS, que 10 % des réfugiés ukrainiens en Europe – qui sont donc en grande majorité des femmes et des enfants –, mais pour certains, par- des variations en fonction des variations des pays d’accueil, possible dans la réalité potentielle en matière de représentation en réponse 15 % des réfugiés (13). En février 2023, Allemagne 3287 hommes ukrainiens valides sur son territoire (plus de even 13 % des réfugiés) (14) mais, à la fin de l’année, la proportion d’hommes parmi les nouveaux arrivants, 21 % contre 7 % l’année précédente (15). En Autriche, il leur compte rétroi à l’été 2023 pour 14 % des réfugiés (16), 8 % en Pologne (17). Les catégories centaines de cent mille hommes en âge de traiter de se trouvent dans les pays de l’UE ; impossible de savoir-faire non eux-mêmes non employés une autorisation de départ légitime, ni si ainsi a la mission, il est objet cherownownimi ainsi que pas nos pas nos en règle avec les autorités militaires, qu’ilsiest biens, insoumis oueurs.
Forcer les migrants ukrainiens à Marino « chez eux » ?
C’est durant l’été 2023, puis que les difficultés et les moindres s’accumulent, que la question des Ukrainiens de l’ESCL’Électron, commence à agiter les gouvernements et la Rada. Commentaire des concurrents ces centaines de 000 d’hommes à l’arrière-pays ? Que peut faire les alliés de Kiev pour qu’elle récupère ce superbe stock de chaise à canon ?
Beaucoup d’idées fusent et de rumeurs circulent, notamment à propos d’une demande de soutien à Interpol – mais pour la femme d’avenir des revendications des revendications d’exception internationaux, 000 par rapport à la jeunesse à la chasse à l’Ukrainien dans tous les pays. Les autorités de Kiev s’attellentnt à un travail de lobbying auprès de l’Uni de leurs homologues.
En avril 2024, la Lituanie et la Pologne annoncentnt la facilitation itinérante l’expulsion des hommes ukrainiens en âge de combattre leurs réfugiés(18) territoire(18) ; en septembre, le ministre polonais des Affaires étrangères propose que les Pays européens de leur FEDER des prestations sociales. Le jeune Ordre du Sud-Est par l’Annon à la révélation de la formation militaire des Ukrainiens avant de les expulser.
Au fil de l’année, l’idée de durcir les conditions d’accueil des réfugiés masculins, de leur compensation la vie de terre à l’inconproduit au fait, feu tertoir de paie de l’UE (qui voir y par une source d’économie budgétaire). En Hongrie, une loi entrées en vigueur en août 2024 l’accès logements aux sociaux aux indépendants aux seulsios originaires des zones de combats (et non plus de toute l’Ukraine). En Tchéquie, en septembre, la durant les personnes réfugiées réfugiées ukrainiennes peuvent bénéficier d’une hébergement gratuite est destinée à 90 jours. même moment, c’est la Norvège qui cesse Un permis automatique l’asile aux Ukrainiens, mesure justée par croissance de la proportion d’hommes en âge de combattre. Vu le petit nombre de réfugiés accueillis, en la France capctoral moins pourtant, en octobre, en Meurthe-et-Moselle, plusieurs de réfugiés ukrainiens contractants l’injonction de quitter mode de logement la préfecture leur préfecture leur un non d’intégration (19).
Coincidence ?
Au cours de la circulation, le traitement non préférentiel non-profitit des Ukrainiens du fait de couleur de couleur est pour le moins découpable et fluctue en réalité en fonction des facteurs économiques et géopolitiques. Les États européens ne sont d’ailleurs pas tous sur la même d’siononde, d’autant plus de la route pour les travailleurs féminins de la vie privée au secteur de l’information, du domaine de la vie privée au secteur du département, du domaine de l’information et de la prudence. Ainsi, en avril 2024, dans le cadre de la nouvelle loi sur la conscription les ambassades suspendent les services consulaires des hommes qui ne sont pas en règle avec l’administration militaire, les transformant de faits sans-papiers, les autorités allemandes, l’artiste italien, l’ déclarent italiens en revitalisation possible leur résidence même de leur passeport, conditions à l’emploi d’un moyen d’identification. Il est vrai que le patronat allemand préféré ces hommes, une main-d’œuvre plus de primes qualifiée et, s’installe un intérêt, s’est fait à la société en travail ce qu’ils sont parité-il peu trop à faire (à peine un quart) ; ce n’est pas par philanthropie que le ministère du Travail du travail a budgété plus de milliards d’euros en 2024 pour financement, cours de langues et aides sociales).
Mais, ici encore, si les hommes réfugiés en Europe a son choix entre une vie précaire, page une vie de sans-papiers, et l’incorporation au sein une armée en guerre et en quasi-déroute, zones où-ils le rôle de choisir ?
AIDER LES INSOUMIS ET DÉSERTEURS
« – Que rétrécis-vous si’villé vous traitait de lâche ?
– Je n’ai pas de pays, j’ai juste famille une. »
Anonyme, 2023 (21).
En Ukraine
Les insoumis et déserteurs ukrainiens qui quittent le pays ou de faux documents ont fréquemment recours, en finance, à des fonctionnaires ou à des filières clandestines liègue le pays. Les cercles familiaux ou amicaux se mobilisent également pour aider pour que le seul cachent, mais cela devient plus complexe selot s’agit d’un type d’organisateur en cours d’une frontière.
À l’année vérique plus haut, il se développe en Ukraine de nombreux réseaux d’entraide à des patrouilles d’agents d’embaucheurs (les TCC), aussi des boucles Telegram Telegrams pour les conseils et les collectivités territoriales et territoriales touristes autres et « » (22) difficultés pour l’alphabétisation ou le pays. Nous ne saut pas d’informations sur l’existence de réseaux à mais non lucratif contrôle judiciaire à l’évêteté périlleux ; s’ils existent, ne peut pas de budget pas le budget de la promotion publique de leurs actions au risque de subir une controverse une évêtement immédiate.
Pour ce qui est de l’entraide, il y a sans qu’un bien à attendre des milieux militants de gauche d’avant-guerre qui, pour la plupart, ontaut été dans l’Union sacrée pour la défense de la patrie (ceux l’ayantee trop, a ouvert des territoires bruts d’affaires pour les agents pro-russes) ; c’est-à-dire le » et autres antifas qui, sur la capitale.
Parmi qui restés est anarchistes et/ou antimilitaristes ou le sont, on found on le groupe Assembly de Kharkov qui apporte un cabinet Refugees insoumis et un « soutien » aux insoumis ; il est publiquement une bulletin d’information en ligne, et cette femme pour les travailleurs les moins de la moindre. Nous nous sommes efforçons de prendre une sorte de noyau idéologique pour qui ne veux pas être seul seul seul mais aussi les civils), que cette mesure ne ne z pas une manifestation de leur instinct de conservation, une position consciente. Désaccord de kurde et de mourir pour les villas et les yachts des autres » (24). Il est conséquent possible de la victime des actions plus concrètes sans subir les foudres de la justice, d’autant plus des groupes de ce type de surveillance particulièrements par les services ukrainiens.
Il faut rendre compte de l’existence d’un tout petit groupe, le Mouvement pacifiste ukrainien, membre de l’Internationale des Résistants à la Guerre, qui tente en aide aux objecteurs de conscience par l’État (25). Sur le discours à considérer comme seul, emoint d’amour, de pacifisme et de non-violence, comme le moins naiff, mais son dirigeant, Yurii Sheliazhenko, est depuis long plusieurs l’hectare des militants d’extrême droite et par la justice pour un type de lutte contre le décès-feu et à des longs de paix, etc.
En Europe occidentale
Des déserteurs ukrainiens dans les pays occidentaux ? En France ?
Sur ne les voir pas... mais les années précédentes, les organismes des États-Unis ou des avocats s’en travailleurs populaires dès les premiers jours de la guerre. L’ONU fait partie « de nombreux correspondants de citoyens refoulés par l’armée ukrainienne » aux frontières des frontières numériques et exhortation Kiev à la montrer « compréhensive envers les hommes qui qui ne peuvent pas l’Ukraine » (28). La Grande-la-Comparation ou la Défense des 40 pages « Ukraine : service militaire et sanctions en cas d’aide ou de désertion » (29) En novembre 2022, dans le cadre de la documentation utilisée pour l’étude des dossiers de demandeurs d’asile, l’OFPRA à publier tour une note « Ukraine : La mobilisation générale de février 2022 » qui cuire les luttes les patients par les insoumis et les déserteurs.
Sur ne les voir pas... pourtant leur existence est une évidence depuis début de la guerre.
Début mai 2022, nous citions d’ailleurs : « Tous les Ukrainiens n’avoir pas l’air de vouloir s’engager dans l’armée ou la Défense territoriale (DT). Il y a en effet des insoumis et des déserteurs ; la quelques sentent de la personne qu’elle cache, d’obtenir de faux papiers, de l’étranger ; ce n’est ni de zéro pas pour rien pour qu’il y a des contrôles à la borderelle pour la la sortie des pertes. D’autres, prudemment, s’engagent dans leur DT locale, à l’arrière, pour éviter d’être des menaces de force dans une unité de départ au combat.
Malheureusement pour eux, les millions de l’Otan (par exemple des dizaines de milliers de casques et de gilets pare-balles valides) l’élément de groupe d’équipement d’enfant croissant de nouvelles (et des membres de la DT) et leur envoi sur le redouté front de l’Est... de là mécanique, un nombre de croissants et-estimeurs les manifestations obligatoires pour la conscription (à Khoust). »
Sur ne les voir pas... mais Le Monde et développe un article original dès août 2022 (30).
Sur ne les voir pas alors... qu’ils sont, de fait, des centenaires en Europe, qu’on les croise dans les bistrots ou dans les transports en commun (donc pas seulement au volant de grosses berlines Switzerlands).
Sur ne les voir pas... lot qu’ils n’ont pas intérêt à l’attention l’attention téléphonique que l’Ukraine demande à l’UE leur hértentacle.
Sur ne les voir pas... en milieu militant, ou bien peu peu, ou très illment, voiture sur ne pas, car leur existence ne cadre pas avec la morale dominante politique (dans les lieux comme l’Assemblée nationale), la voiture « l’œil ne voir que ce que l’esprit est prêt à comprendre ». Avec le rouleau compresseurateur populaire bussement la défense de l’Ukraine face à la Russie, et décrivant Poutine comme énième Nouvel Hitler, sur la « l’esprit munichois », sur « l’esprit munichois » (sans trop savoir ce ne s’agit) et l’ono y opter y être la lutte pour l’Europe, nos, nos, nos valeurs, notre, notre démocratie et tutti questcost, sur la chaussureles Ukrainiens.
Si, partir de l’invasion russe, la presse bourgeoise copie-colle le souvent plus les communiqués du Quai d’Orsay, la presse militante mainstream a rencontré l’accent sur la résistance hérosque du « peuple » ukrainien, sur sa prochaine auto-organisation qui soit une essence subversive (32), ou ces sur « libertaires » volontaires dans laarmée. De vénérables organisations anarchistes entre eux par des scientifiques des communiqués antimilitaristes d’un grand classique au soutien de l’appel inconditionnel des seuls insoumis et desateurs russes, invisibilisant tout bon de bonneture leurs homologues ukrainiens En interne cela ne ravit pas tout le monde il s’agit de ne pas froisser certains camarades est-européens à la fibre atlantiste. Certains ne s’y en mot de compte, notamment en Italie, ou bien parmi les anarchistes individualistes, certains anarchosyndicalistes ou de petits groupes communistes, les pierres bordiguistes, qui titularisent les positions internationales. Ou, avec le temps, il devient difficile de se voiler la face. Si progressivement, comme si de rien n’était, les textes du groupe Assembly la référence devient pour le traité sujet, la cruelle est parfois réalité est encore mete au profit de confortables certitudes. Ainsi, si, à l’hiver 2023-2024 l’une des dirigeants de Solidarité collective, l’organisation ukrainienne qui soutient les militaires, l’Institut une nouvelle tournée une favorablement pour la vie future des fonds, sur encore quelques endroits trèsCBD XX lieux pour l’heure de l’Europe, etc.
Mais que faire faire ? Il est possible de se rapprocher d’une ONG plus ou car moins connu pour être venu en aide aux réfugiés ukrainiens comme elle le fait pour d’autres. Pourtant, si généralement les militants’scareer peu peu sur les motifs qui poussent les migrants à venir en Europe (le goût pour la mobilité et le nomadisme cool n’y estest malheureusement pas pour grand choix), il sauteique ici yeux que ces hommes ukrainiens ne sont pas des migrants, pas de bons migrants... certains ne d’ailleurs pas ce que ces jeunes femmes font ici, ces qui sont nos pas de la liberté dans le programme de voyage. Voilà qui est pour le moins « malaisant ».
Quant aux lieux ou groupes alternativement ansCAPôné le plus ou directement moins à l’armée ukrainienne, il est peu probable qu’un désert en quête de vie survienne toquer à leur porte. Le discours que l’on braquage est une déclaration d’indication de ce que l’on est may de fit, sans le crier sur les toits (33).
Parmi les exceptions, outre des groupes et publications anarchistes et communistes international plus haut, qui titrant les positions anti-guerre de base, il est un festival du travail de l’Initiative Olga Taratuta. Constitué en France février 2022, ce collectif étui à les réfugiés et les déserteurs russes, biélorusses et ukrainiens qui fuient la guerre flambée, à un moral, politique et matériel aux anarchistes en Ukraine qui résistent sans rapport entre eux de principes, , en vente à servir de moins de résonance à la lutte contre la guerre en Russie et enclé. Il décrit son activité ainsi :
« En un a, a notre bilan est très petite plus maigre vu l’des besoins. Nous y participe à l’accueil et au soutien de familles de réfugiés ukrainiens (aide aux démarches administratives ubuesques, recherche de logements, aide particulière pour les vêtements, mise à disposition d’un jardin potager commun...). Nous continuons de venir en assistance – avec d’autres personnes – à des jeunes jeunes ayant une manifestation. NousUN essayé de maintenir un travail d’information sur la situation réelle du point de vue de la population et de la résistance civile également en Ukraine qu’en Russie ou INVITE, tip en des articles directement des langues mis en route sur le site internet (34).
À ces dispositions, à savoir les propositions suivantes :
– soutenir les réfugiés ukrainiens insoumis qui se mobilisent.
– faire pression auprès des ambassades et consulats ukrainiens.
– médiécitrance la question du refus de la guerre.
Dans ce sens, des manifestations ont été organisées en décembre 2024 à Paris, Cologne et Berlin par des réfugiés russes et ukrainiens l’exemple de l’attention pour l’attention des conflits qui n’entravent aucun engagement de participation à cette guerre.
Le soutien aux déserteurs peut aussi être inclus, de fait, dans des actions beaucoup plus radicales qui visent rien moins que la machine de guerre. Il est vrai que, pour Kiev, le territoire de l’UE-OTAN constitue le véritable arrière du front où, just in time et via une multitude de flux, on stocke et distribue les équipements et les munitions, on répare et on entretient les blindés, on forme les soldats, on les soigne, on effectue du renseignement, etc. Au début de la guerre, en Grèce et en Italie, on a vu des syndicats mener des actions de blocage contre le transport d’équipements de l’OTAN à destination de l’Ukraine (idem en 2024 pour des munitions à destination d’Israël). L’Allemagne a quant à elle connu des sabotages (et des suspicions de sabotage) contre le complexe militaro-industriel souvent avec des revendications écologistes, mais parfois de type révolutionnaire anti-guerre et anti-capitaliste (36). En France le sabotage d’une ligne ferroviaire a eu lieu à Toulouse dans la nuit du 3 au 4 octobre 2024 « contre l’industrie de l’armement et le transport d’armes » et en « solidarité avec tous·te·s les déserteur·se·s, les résistant·e·s à la guerre, et les objecteur·se·s de conscience » (37).
Toutes les guerres sont dégueulasses (38), mais soutenir les déserteurs, tenter le faire, par-delà leur nationalité, ne découle pas (seulement) d’une nécessité morale. Elle relève de grands mots qui paraissent surannés tels qu’internationalisme ou défaitisme révolutionnaire, rien moins que liés à la lutte des classes car « les bandits qui sont cause des guerres n’en meurent jamais, on n’tue qu’les innocents », c’est-à-dire principalement les prolétaires. Si pour l’heure il est impossible de connaître la sociologie précise des insoumis et déserteurs ukrainiens, il est évident que lorsque l’argent est le principal moyen pour échapper à la conscription, les prolétaires, outre le fait qu’ils représentent la plus grande part de la population, sont envoyés en masse au front (même si, on l’a vu, la solidarité est possible au sein d’une famille ou entre amis). Les membres des classes moyennes sont eux aussi touchés par le phénomène, toutefois différemment car leurs relations peuvent leur permettre d’éviter la mobilisation (c’est le cas de toute une élite militante patriotique faite d’intellectuels, d’influenceurs, de journalistes ou de membres d’ONG), leur formation les dirige vers des unités moins dangereuses que l’infanterie (cyberguerre, renseignement, médecine) et leurs revenus facilitent le recours à la corruption. Le Figaro évoque par exemple le cas, en octobre 2022, d’un informaticien de 22 ans habitant à Lviv gagnant 4 000 euros par mois, soit dix fois le salaire moyen ukrainien, obligé de rester enfermé chez lui : « Je ne veux pas donner ma vie pour le pays. Mes plans, c’était d’en partir pour voir le monde, pas de mourir ici » (39). Les classes moyennes sont donc probablement surreprésentées parmi ceux qui ont recours à la corruption pour obtenir de fausses exemptions (via l’argent ou les relations), et les prolétaires (et les agriculteurs) le sont parmi les déserteurs car ils n’ont pas trouvé de solution pour échapper à l’incorporation (40).
LE CHAR DE L’ÉTAT DÉRAPERA-T-IL SUR LE SENTIER DE LA GUERRE ?
« Si les haines, les mensonges de guerre, les instincts de la brute lâchée sous le casque et le masque déforment à nouveau le visage humain, il nous appartient de n’y point céder. De ne consentir à aucun aveuglement. De n’avoir en les pires jours que le souci essentiel de sauver ce que tout homme peut sauver par ses propres moyens de l’intelligence, de la dignité, de la vérité, de la solidarité des hommes… D’opposer un calme refus aux abdications de la pensée, aux fureurs fratricides, à la vaste conjuration des profiteurs de catastrophes. Cette ferme décision, si elle ne suffit pas à nous sauver du canon, nous dégage du moins de la complicité avec les seigneurs de la guerre. »
Victor Serge, 1938.
Il s’en est fallu de peu que l’État ukrainien ne s’effondre. C’était en février 2022. Emportée par un grand élan patriotique, une partie de la population a contribué, par une forme d’auto-organisation, à suppléer aux lacunes des institutions. Une béquille de l’État sous des airs de « mobilisation populaire », alors particulièrement vantée par les milieux alternatifs européens (41).
En ce début 2025, l’État ukrainien risque peut-être, pour la deuxième fois, de s’écrouler. L’économie et l’armée du pays sont tenues à bout de bras par les perfusions des États-Unis (à la pérennité incertaine depuis l’élection de Donald Trump) et des membres de l’UE (à bout de souffle) – des partenaires dont il est peu probable qu’ils s’engagent davantage.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le front craque en plusieurs points face aux assauts russes, les unités ukrainiennes abandonnent presque intacts des villages qu’un an auparavant elles auraient défendus rageusement pendant des semaines ou des mois. Le moral est au plus bas, les munitions comme les hommes manquent et même le soutien financier apporté à l’armée par la population est en berne.
Quant à la nouvelle loi sur la conscription d’avril 2024, loin de résoudre la pénurie d’hommes, elle accroît le mécontentement de la population et la conflictualité avec un État qui, depuis 2022, a suspendu le Code du travail, démantelé et privatisé tout ce qui pouvait l’être (42). Même les mouvements sociaux refont leur apparition : à l’automne 2023, ont lieu des manifestations contre les conditions de vie (indemnités, manque de chauffage et d’électricité) et l’incompétence des autorités, en mai 2024 ce sont les chauffeurs routiers qui cessent le travail contre l’intensification de la conscription et, en septembre et octobre, les travailleurs des services d’eau de la région de Lisichansk ou bien encore les livreurs à vélo à Kiev qui débrayent pour des questions salariales (43).
La probabilité que le front s’effondre et que les unités se débandent complètement est certes faible, mais existe. Que se passerait-il alors ? Et si les troupes russes atteignent le Dniepr ? (elles en sont loin) Et si, en relançant une offensive depuis la Biélorussie, elles menacent à nouveau la capitale ?
Du fait des difficultés initiales de l’armée russe, certains fantasmaient en 2022 sur des mutineries entraînant rien moins que la chute de Poutine ; pourtant, si aujourd’hui un État doit être comparé à la Russie de février 1917, du point de vue de la situation militaire et du mécontentement de la population, c’est bien plutôt l’Ukraine. Des prolétaires fuyant en masse le front tout en conservant leurs armes pourraient-ils donc déclencher une insurrection populaire ? Des prolétaires endurcis par le combat ? J.R.R. Tolkien voyait dans la guerre un seul point positif : « l’habitude grandissante qu’ont les hommes mécontents de dynamiter les usines et les centrales électriques ; j’espère que cela, maintenant que c’est encouragé comme un acte de « patriotisme », pourra rester une habitude ! » Pourtant, comme il notait avec raison, « cela ne sera aucunement profitable si ce n’est pas universel. » (44)
Donc, davantage qu’un bouleversement révolutionnaire, la situation pourrait beaucoup plus banalement évoluer vers une triste guerre civile. Désormais, si l’État doit s’effondrer, il n’y aura pas de second élan patriotique – car les patriotes sont morts ou fatigués –, l’État apparaît déjà pour ce qu’il est, un adversaire, autoritaire, peu démocratique, violent, corrompu, incompétent, etc. Désormais, en cas de crise, si auto-organisation il y a, elle aura moins l’aspect interclassiste d’avril 2022 mais, surtout, elle se construira, de fait, contre l’état et sera donc réprimée. Il est d’ailleurs fort probable, c’est classique, que l’État ukrainien garde en réserve dans la banlieue de Kiev des unités susceptibles de rétablir l’ordre dans la capitale (unités dotées d’officiers otano-compatibles, fidèles à l’État mais pas forcément au Président), action que l’armée russe ne contrarierait sans doute pas (45).
Après par exemple la démission plus ou moins volontaire/violente de Zelinsky, l’instauration d’une gouvernement d’unité nationale, davantage inclusif et d’allure plus démocratique, fournirait une intéressante diversion politique pour apaiser le mécontentement populaire. Toutefois, en cas de complète instabilité, seules les forces politiques les plus organisées, disposant d’unités militaires (c’est-à-dire les groupes d’extrême droite où ceux financés par des oligarques) auraient la volonté et les capacités de rétablir l’ordre pour « sauver » l’Ukraine (le voisin polonais n’apprécierait sans doute que modérément la prise du pouvoir par des ultra-nationalistes). Si nécessaire, le déploiement de troupes de l’OTAN sous couvert de « maintien de la paix » ou d’une opération humanitaire pourrait même avoir lieu dans l’ouest du pays. L’irruption d’une Commune de Kiev ou de Lviv est donc peu probable, ses réalisations sociales seraient probablement assez minces et sa durée de vie certainement très réduite.
L’élection de Donald Trump arrive à point nommé pour éviter ce type de scénarios, si du moins il respecte l’une de ses promesses de campagne, celle de mettre fin à la guerre d’Ukraine.
L’accord de paix final comprendra inévitablement des concessions territoriales à la Russie, celles qui auraient pu être obtenues avant la guerre par de simples négociations (à l’image de la séparation entre Tchéquie et Slovaquie en 1992) et qui ont également été envisagées lors des négociations russo-ukrainiennes tenues en Turquie en mars-avril 2022 mais auxquelles les Anglo-saxons ont mis un terme… (46) L’Occident ayant tellement investi en Ukraine et y échafaudant de si vastes projets, il eut été regrettable de céder la région à la sphère économique russe ; au surplus, la guerre promettait de tels bénéfices pour certaines fractions du capitalisme américain qu’il eût été dommage de s’en priver (47). Mais le temps passe et désormais, en particulier pour d’autres fractions, les dividendes de la paix s’annoncent supérieurs à ceux d’une poursuite de la guerre. Le business as usual doit reprendre et le chantier de la reconstruction être lancé. Le plus probable est que, à plus ou moins brève échéance, un cessez-le-feu soit déclaré et une force d’interposition déployée. Si tordre le bras des Ukrainiens devrait être assez aisé pour président américain, arrêter les Russes, qui sont actuellement dans une dynamique offensive et n’ont toujours pas atteint leurs buts de guerre minimaux, nécessitera sans doute de manier concessions et menaces avec davantage de subtilité, voire de brutalité, avec le risque de dérapage que cela implique (48).
Malgré les avantages procurés à l’Ukraine par l’état d’exception (suspension du Code du travail, interdiction de sortie du pays pour les hommes), la loi martiale devra être levée et un semblant d’état de droit instauré. Le cours quotidien de la lutte des classes pourra reprendre son cours ; sa forme dépendra cependant des conditions de la reconstruction, des « aides » et investissements occidentaux – en 2024, la Banque mondial évaluait à 500 milliards d’euros les besoins du pays pour la prochaine décennie. Dans ce pays ruiné par la guerre, ravagé par la vente à la découpe au profit de firmes anglo-saxonnes, où la paupérisation touche une part croissante de la population, le niveau de la conflictualité sera sans doute élevé, d’autant que la main-d’œuvre sera peu abondante et qu’une partie d’entre elle aura été soumise durant des mois à un intense processus de brutalisation (décrite, à propos de la Première Guerre mondiale, par l’historien George L. Mosse). Les syndicats, déconsidérés par leur collaboration à l’Union sacrée seront sans doute de peu d’efficacité pour apaiser les travailleurs ; l’éviction des figures de la classe dirigeante responsable de ce désastre (sur un mode politique et judiciaire plutôt qu’émeutier) y suffira-t-elle ?
La colère de la population trouvera davantage d’exutoire dans une émigration massive vers l’UE, en particulier en ce qui concerne les hommes des classes moyennes et les ouvriers les mieux formés très prisés par le patronat européen.
Du point de vue démographique, la situation de l’Ukraine est catastrophique, son avenir particulièrement sombre. Sa population, déclinante et vieillissante avant la guerre, subit du fait des combats une véritable saignée (environ 100 000 morts, 400 000 blessés graves et des dizaines de milliers d’amputés (49)). Depuis le début de la guerre, elle aurait perdu 8 millions d’habitants selon le gouvernement et 10 millions selon l’ONU, et serait donc tombée à 35 ou 33 millions d’Ukrainiens. Une hémorragie qui pourrait être sous-estimée et va s’amplifier dès que reviendra la paix ; la plupart des réfugiés installés en Europe ou en Amérique du Nord ne reviendront pas en Ukraine et seront au contraire rejoints par le reste de leur famille. Pour combler le tableau, il faut signaler que le pays a enregistré en 2023 le plus faible nombre de naissances de son histoire ; la fécondité qui est de 1,2 enfants par femme en 2021, tombe à 0,9 en 2022 et à 0,7 en 2023 (50).
Cette pénurie de main-d’œuvre inquiète d’ors et déjà les capitalistes locaux, allemands, anglo-saxons et ou même français (51) qui seront contraints d’importer de très nombreux prolétaires de zones plus pauvres pour reconstruire le pays et faire fonctionner les usines qu’ils y implanteront – les zones rattachées à la Russie seront confrontées au même problème. Le jeu en vaut de toute évidence la chandelle. Larry Fink, PDG de BlackRock, la première puissance financière au monde, l’a confirmé : « Ceux qui croient vraiment à un système capitaliste inonderont l’Ukraine avec du capital […]. si l’on veut reconstruire l’Ukraine, cela peut devenir un phare pour le reste du monde de la puissance du capitalisme » (52).
ET LA GUERRE EST À PEINE COMMENCÉE…
« Moi, je donnais du pain pour les oiseaux
Je ramassais le chien qui buvait au ruisseau »
Jean Yanne, 1957.
On peut tenter de se rassurer, tenter de voir le côté positif des choses. La guerre d’Ukraine va probablement s’arrêter en 2025. Si c’est le cas, elle n’aura été en définitive qu’un conflit périphérique (53) – inscrit dans le cadre d’un affrontement inter-impérialiste d’échelle mondiale dont les cartes sont en train de se distribuer –, un conflit d’une ampleur relativement limitée si on le compare à ce que pourrait être la Troisième Guerre mondiale qui couve et à laquelle bien des pays se préparent, chacun à la mesure de ses moyens. Un « petit » conflit d’un genre qui pourrait donc fort bien se multiplier dans le futur.
Alors qu’analystes et militaires tirent depuis des années la sonnette d’alarme, décrivant (au moins depuis 2017) les pays européens comme un troupeau d’herbivores dans un monde de carnivores, l’invasion russe de 2022 fait prendre conscience à certains de leur vulnérabilité. Des programmes de modernisation et surtout de massification de leurs armées ont été lancés, Pologne en tête, mais l’achat de matériel (très souvent américain) ne fait pas tout ; le niveau des pertes ukrainiennes montre que la conscription est une question essentielle dans une « vraie » guerre – on redécouvre que la technologie militaire n’est rien sans les fantassins, que le capital n’est rien sans le travail (54). Un frémissement a été ressenti après l’annexion de la Crimée : dès 2015, la Lituanie réinstaure le service militaire obligatoire (abandonné en 2008) et la Norvège, où il est basé sur le volontariat, l’étend aux femmes ; la Suède le rétablit également en 2018 sur un mode sélectif pour les hommes comme pour les femmes (il avait été supprimé en 2010).
Si, dès juillet 2022, la Lettonie remet en place le service militaire obligatoire (aboli en 2007), il faut attendre 2024 pour observer de nouvelles évolutions : en mars c’est le Danemark qui fait passer la durée de sa conscription de quatre à onze mois, et l’étend aux femmes ; un nouveau modèle de service militaire (suspendue depuis 2011) basé sur le volontariat est à l’étude en Allemagne avec recensement obligatoire des recrues masculines potentielles ; au Royaume-Uni on réfléchit là aussi au rétablissement de la conscription (abandonnée en 1960), pendant qu’en Lituanie on élabore une réforme qui pourrait concerner les citoyens vivant et étudiant à l’étranger.
La France, au bord de la faillite, n’a aucunement les moyens de se joindre à cette danse macabre ; son budget de la Défense, même avec la progression dictée par la Loi de Programmation militaire de 2023, n’est qu’un cache-misère maintenant à peine le niveau des forces existantes.
La défense des intérêts du capitalisme ouest-européen se fait désormais, comme on l’a vu, au nom de la défense de valeurs démocratiques dans lesquelles une large partie de la gauche et des écologistes se sont englués, tout comme, bien souvent, les milieux à prétention révolutionnaire. Il faut toujours de bons prétextes ; Rosa Luxemburg le soulignait déjà en 1915 : « Depuis que l’opinion dite publique joue un rôle dans les calculs des gouvernements, y a-t-il jamais eu une guerre où chaque parti belligérant n’ait pas tiré l’épée du fourreau d’un cœur lourd, uniquement pour la défense de la patrie et de sa propre cause juste, devant l’invasion indigne de son adversaire ? Cette légende appartient tout autant à l’art de la guerre que la poudre et le plomb. Le jeu est ancien. Le seul élément nouveau, c’est qu’un parti social-démocrate ait pris part à ce jeu. »
On ne voit pas bien comment dans l’avenir un certain nombre d’organisations dites de gauche favorables à une résistance militaire contre la menace totalitaire russe, d’autres favorables à des livraisons d’armes à l’Ukraine, pourraient s’opposer à une hausse du budget militaire français, au déploiement de troupes et d’avions de chasse dans l’est de l’Europe (55) ou même au (très improbable) rétablissement du service militaire, s’il s’agit de défendre la démocratie et la paix… Les militants écologistes allemands ne sont-ils pas les Européens les plus va-t-en guerre ? S’il semble que désormais seules les agences de notation soient capables d’empêcher une augmentation des crédits de guerre.
Au moment où, théoriquement, ils pourraient s’avérer utiles, les mouvements pacifistes et anti-guerre sont donc au plus bas. La population subit quant à elle sans trop broncher (pour l’instant) les conséquences économiques des choix « stratégiques » de ses dirigeants (crise, inflation) et semble anesthésiée par le récit officiel des événements, l’affrontement entre le Bien et le Mal… une rhétorique à laquelle recourt pareillement Moscou pour mobiliser sa population dans une nouvelle Grande guerre patriotique contre un « Occident collectif » décrit comme en pleine décadence.
On se souvient qu’en 1936, c’est en usant de ce discours antifasciste que le Front populaire, après l’avoir remis au travail, désarme le prolétariat, lui fait abandonner ses intérêts de classe, l’embrigade dans une nouvelle Union sacrée pour le plus grand profit des industriels français de l’armement.
En ce deuxième quart du XXIe siècle, l’État français aura déjà fort à faire pour remettre à niveau son armée, mais il y sera contraint ; il faudra en sus financer la reconstruction de l’Ukraine… La facture va être très très lourde. On sait déjà qui devra la régler : les prolétaires, que ce soit par la réduction de leur salaire, par la dégradation de leurs conditions de vie, par la destruction accélérée des services publics et de la protection sociale, etc. Vont-ils s’y opposer ? Si c’est le cas, il faudra être attentif à la forme que prendra leur résistance, mais il est possible qu’elle ne corresponde pas exactement à nos attentes et nos espoirs. Toutefois, bien que le contexte paraisse particulièrement sombre, rien n’est écrit.
Tristan Leoni, janvier 2025.
Lien vers la première partie de l’article : https://ddt21.noblogs.org/?page_id=3608