
Confédération paysanne de Touraine
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
21 MARS 2012
Après la remise en cause de la suspension de culture du maïs OGM de Monsanto par la Cour Européenne
de Justice (CJUE Sept 2011) le gouvernement français vient de publier un arrêté de suspension de mise
en culture « temporaire » du Mon810. Cet arrêté pris en urgence du fait de la proximité de semis est paru
au JO dimanche 18 mars 2012.
On l’a vu, partout où la culture d’ OGM gagne les modes agricoles, les problèmes s’accumulent à tous les
niveaux (résistances d’insectes ou de plantes cibles, augmentation des pesticides, dégradation de la
sécurité alimentaire). Sur le plan économique c’est le brevetage du vivant et l’impossible coexistence
avec toute autre mode de culture (biologique en particulier) .
Aujourd’hui une autre question factuelle vient d’être soulevée : l’interdiction de commercialisation du
miel même faiblement contaminé par des traces de pollen de Mon810 (Décision de la CJUE sept
2011). Avec l’impossible coexistence de l’apiculture en proximité de toute culture d’OGM ce qui se joue
est la disparition des apiculteurs et des abeilles. Or en plus de la production de miel nul n’ignore leur rôle
pollinisateur de la flore sauvage et de la plupart des espèces cultivées.
Ce moratoire, qui a le mérite d’exister, arrive trop tardivement et n’apporte pas une garantie suffisante
contre les contaminations. En effet les cultures de maïs OGM Mon 810 semées avant ce moratoire n’ont
pas l’obligation d’être détruites et donc la contamination du miel et des maïs biologiques sera possible
cet été ! Il aurait fallu que ce moratoire arrive avant le début des semis donc avant mars ou alors qu’il
impose la destruction de toutes les cultures de Mon 810.
Par ailleurs, comme on pouvait s’y attendre, les puissants lobbys pro OGM n’ont pas tardé à réagir :
L’AGPM soutenue par l’UFS * a aussitôt attaqué en Justice l’arrêté de suspension des semis du Mon810.
Devant cette situation, nous avons demandé aux autorités compétentes du département de nous préciser
si elles ont connaissance de semis de MON810 antérieurs à l’arrêté qui auraient dû faire l’objet d’une
déclaration préalable. Ainsi pour éviter toute contamination et suivre la logique de l’arrêté elles doivent
faire procéder à la destruction urgente de ces cultures Ogm Mon810.
Nous invitons les apiculteurs de Touraine à intervenir auprès de la DDPP auprès de laquelle ils sont tenus
de déclarer l’emplacement de leur rucher pour obtenir des garanties sur l’absence de tout risque de
contamination.
C’est donc au mépris de la pérennité de la biodiversité, de l’agro système et aussi de la majorité des
français qui refusent les OGM qu’une fois de plus l’agro business tente de passer en force.
Devant cette situation la plus grande vigilance s’impose.
Confédération paysanne 37, Réseau Tourangeau anti OGM, Les Amis des Abeilles, Gabbto
*AGPM : Association Générale de Producteurs de Maïs
UFS : Union Française des Semenciers
Confédération Paysanne de Touraine
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